Etude Action participative de valorisation des espèces envahissantes du territoire dans l’alimentation locale

Chantier arrachage de la jussie
Ecrevisse de Louisian

Au regard de l’ampleur du phénomène et de l’impact des espèces envahissantes (EE) sur les milieux et la biodiversité, et des questionnements que leur gestion soulève,nous proposons de mener une étude-action participative pour une valorisation de ces espèces dans l’alimentation locale.

En France, la gestion des EE est une pratique étayée par une riche bibliographie. Par contre, la valorisation économique via une transformation en produits alimentaires est anecdotique. Avec cette étude action, nous souhaitons que la lutte contre les espèces envahissantes s’inscrive dans une stratégie globale de gestion et une stratégie de transition agroécologique et alimentaire territoriale.

Le projet est porté en partenariat par la Capéchade et l’Adena. 

L’étude-action participative

Nous avons soulevé de nombreuses questions : 

Est-il possible de préserver nos espaces naturels tout en enrichissant la gastronomie locale ?  Pouvons-nous co-construire un système alimentaire qui s’adapte aux contraintes de la ressource EE locale en évitant une dépendance des acteurs économiques ? Comment favoriser la participation de tous, acteurs, gestionnaires, professionnels et consommateurs pour une approche systémique ? Comment ces ressources vont être reçues par les consommateurs ? Comment sensibiliser et impliquer les professionnels de la mer, de l’alimentation et les consommateurs à l’enjeu de régulation des espèces envahissantes ?  

…..Et nous ne pourrons y répondre que par une approche systémique et participative et en mettant tous les acteurs autour de la table! (scientifiques, acteurs environnementaux et socio-économiques du territoire, collectivités locales, consommateurs et services d’état)

Le projet débutera en mars 2024 pour 18 mois. Après un temps de travail pour réaliser un état des lieux et réunir l’ensemble des acteurs à associer, nous ferons le choix des espèces à étudier. 

Ce choix tiendra compte des enjeux locaux (pression sur les milieux, présence ou risques à anticiper, possibilité de transformation alimentaire, etc). Une fois les espèces choisies, des protocoles d’expérimentations seront mis en place, du prélèvement à la dégustation pour permettre la mesure de différentes données et indicateurs qui seront analysés au cours de l’étude.

L’ expérimentation consiste à réaliser les différents protocoles:

  • Protocole de prélèvement des espèces pour lequel nous associerons les gestionnaires, les professionnels des filières locales et les associations environnementales.
  • Protocole de transformation, lors duquel nous travaillerons sur des recettes avec des chefs et des restaurateurs locaux , sur la base des espèces étudiées.
  • Protocole de dégustation, pour lequel nous organiserons des ateliers de dégustation et des événements invitant consommateurs et professionnels du territoire ( artisans, restaurateurs, producteurs).

Une troisième phase de l’étude consiste à analyser les résultats d’expérimentation et mesurer la faisabilité technique, économique et sociale, en tenant compte des points de vigilances soulignés par les experts techniques et scientifiques, mais aussi des indicateurs soulevés par la communauté. 

Cette capitalisation doit nous permettre de proposer un modèle d’étude action participative de valorisation des EE dans l’alimentation locale pouvant être répliqué sur d’autres territoires et sur d’autres espèces.

Enfin, nous travaillerons à une présentation pédagogique des résultats de l’étude et des différents protocoles, afin de la diffuser très largement et auprès du plus grand nombre. Un kit de l’étude sera également réalisé et proposera un guide, les protocoles, des recettes. Plusieurs événements de restitution sont organisés pour présenter l’étude et les outils de médiations réalisés localement, régionalement et nationalement, afin de favoriser l’enrichissement continu de cette étude en favorisant sa réplicabilité sur d’autres territoires et d’autres espèces.

Ici prochainement, retrouvez les résultats et outils de médiation.

Afin de déterminer une large panel d’indicateurs à mesurer, nous menons plusieurs actions de médiations permettant d’identifier les enjeux, mais aussi les freins et les leviers à cette valorisation des espèces envahissantes; qu’il s’agisse des points de vigilance à la capture, en passant par la question du transport et de la transformation, mais aussi sur la question purement gustatives. Pour cela, nous organiserons des événements publics, des tables rondes, des visites et des ateliers (lien vers ateliers dégustation autres).

Ici prochainement, retrouvez les résultats et outils de médiation.

Observations citoyennes

Nous lançons une initiative de science participative visant à observer les espèces envahissantes à Marseillan et ses alentours, pour mieux comprendre leur écologie et tenter de les réguler tout en les valorisant en produits alimentaires locaux… Mais pour cela, nous avons besoin de vous, et ça ne prendra que 3 étapes :

Qu’est-ce qu’on observe ?

Parmi les nombreuses espèces présentes sur notre territoire, 5 ont particulièrement attiré notre attention par leur qualité gustative, leurs menaces écologiques et la possibilité d’atteindre une diminution voire éradication de leurs effectifs.

Griffe de sorcière (Carpobrotus edulis et Carpobrotus acinaciformis)

Cette plante envahissante peut causer des déséquilibres écologiques significatifs en étouffant la végétation locale et en modifiant les caractéristiques du sol. En cueillant les fruits, nous diminuons le risque de dissémination de graines (entre 1000 et 1800 par fruit !)

Le littoral, sur des sols sableux (dunes et arrière-dunes) ou rocheux (falaises et rochers)

Le fruit, mucilagineux et en forme de figue, qui cru a un goût de kiwi et cuit un goût de prune.

Fructification entre mai et septembre

Olivier de Bohême (Elaeagnus angustifolia)

Il participe à la fermeture accélérée de milieux naturels dont certains sont patrimoniaux (prés salés, prairies humides, dunes). Il peut alors former des populations monospécifiques denses, concurrençant la végétation indigène et modifiant les propriétés du sol.

Principalement dans les zones riveraines, sur des sols alluviaux et sableux, souvent le long des cours d’eau et des zones humides.

Les fruits, jaune-orange, de forme ovale et de saveur douceâtre

Fructification entre août et octobre

Agave d’Amérique (Agave americana)

Ragondin (Myocastor coypus)

Les ragondins peuvent causer des déséquilibres écologiques significatifs en creusant des terriers qui affaiblissent les berges et en détruisant la végétation aquatique. En contrôlant leur population, nous aidons à protéger les habitats naturels et à maintenir l’équilibre écologique.

Principalement dans les zones humides, les étangs, les rivières et les marais

Les observations et les actions de prélèvement peuvent être menées tout au long de l’année.

Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii)

Les Écrevisses de Louisiane peuvent causer des déséquilibres écologiques en creusant des terriers qui endommagent les berges et en prédatant les espèces locales. En contrôlant leur population, nous aidons à protéger les habitats aquatiques et à maintenir l’équilibre écologique.

Principalement dans les zones humides, les étangs, les rivières et les marais

Les observations et les actions de prélèvement peuvent être menées tout au long de l’année.

Cette étude vous intéresse ?

Vous souhaitez nous rejoindre pour participer à l’expérimentation ou pour organiser un événement sur votre territoire? Contactez-nous!

Les partenaires du projet